Harmonie

Harmonie

mercredi 28 avril 2010

Diagnostiques !


    

«On peut tout faire par petits pas mesurés, mais il faut parfois
 avoir le courage de faire un grand saut ;
un abîme ne se franchit pas en deux petits bonds.» David Lloyd George

Un jour, une douleur (doux leurre / d'ou leurre) au genou droit se fait sentir et je suis bien embêtée parce que cela m'empêche de pratiquer les seules activités que je m'autorise et qu'il m'est possible de faire sans trop dépenser. Je fais de la gym, je marche, je nage, je fais du vélo, mais là je ne peux plus rien faire. J'ai peur que la radio ne révèle rien d'anormal ! Et c'est l'incompréhension totale ... tout va bien chez moi et pourtant j'ai mal, la douleur de ne plus pouvoir AVANCER me terrorise. Un ami m'envoie un texto pour me réconforter et je lis " il est temps pour toi de t'occuper de ton " Je Nous ", oh la la, je comprends qu'il est tant pour moi de me regarder en face, d'être en tête-à-tête avec moi-même. Je suis pétrifiée de trouille ! Mon médecin me donne les coordonnées d'une psychanalyste avec qui je vais faire un très bon travail pendant 8 mois où j'ai "récupéré" MA PAROLE. Cela n'a pas été facile mais j'ai fini par "visualiser" des chaînes et des cadenas, des couches et des couches de chaînes et de cadenas qui révélaient que de nombreuses choses étaient profondément enfouies en moi. J'ai même fait un rêve où je tirais des cheveux qui sortaient de ma bouche, de ma gorge, et plus je tirais, plus des paquets de cheveux sortaient et sortaient encore et même qu'à mon réveil, je pouvais sentir la sensation du passage et cette "libération" nouvelle.

" L’esprit, tel un parachute ne fonctionne que s’il est ouvert. " Henry Ford

Je pensais avoir les clés nécessaires pour créer ma vie mais j'ai appris, par la force des choses, qu'un changement en entraîne d'autres et pas forcément ceux auxquels on avait pensé. Lorsque l'on subit un traumatisme, un grand stress ou une grande peur "non exprimée", tout s'imprime en soi et s'installe pour causer des dégâts tel un "tsunami",  insidieux (ainsi Dieux). On vit avec, on s'adapte et puis un jour tout lâche parce qu'un événement imprévu est arrivé et puis un autre et encore un autre (déménagement, maladie, séparation, licenciement, harcèlement, décès ...).

Alors que je me sentais armée de ma parole pour "affronter" ma vie, que je prenais plaisir à vivre ; TOUT EST PARTI EN ECLAT. L'élastique s'est cassée, j'ai trop tiré dessus, me voilà STOPPEE ! Je craque pendant les vacances (vacances signifie : espace vide) suite à un harcèlement moral au travail (dès qu'un espace vide qui change le rythme est possible le corps se relâche). Je ne reprends pas le travail et je suis entourée d'un staff  " d'alliés " qui m'aident beaucoup, une psychologue, un médecin et une assistante sociale qui me donnent de leur temps et moi c'est bien de ça dont j'ai besoin, DE TEMPS. Et là, c'est l'enchaînement, plus je me débarrasse de mes casseroles, lourdes et pesantes, plus j'ai mal et ce n'est pas normal, je pensais que plus on se libérait par la parole et plus on se soulageait ? Mais là, ce n'est pas le cas et je m'interroge. Je passe mon temps à dormir et à apprendre mes cours de secrétaire médicale qui me permettent de penser à autre chose. J'apprenais comment mes cellules fonctionnent, les vitamines, les virus, ..., et je massais mes jambes et puis mes épaules, mes bras, mon dos et j'écoutais là où la douleur m'emmenait. Je me découvrais et petit à petit je me suis laissée guidée par mes douleurs, par mon corps.

Un jour, je regarde par hasard l'émission "ça se discute" et là j'entends les mots et  le parcours de femmes qui ont souffert et souffrent encore de burnout (épuisement professionnel) et ça me parle mais je ne sais pas vraiment pourquoi...

Les douleurs, le manque de sommeil, l'énorme fatigue, jamais, jamais de sensation de repos, ni même de bien-être me font vivre dans la souffrance. Jamais de répit et un jour je m'entends dire (dans ma tête) : pourvu que cette "chose" me laisse aller aux toilettes toute seule et me permettre de m'habiller et de me déshabiller toute seule sans avoir à demander de l'aide à mon fils, jusqu'où ça va aller ???!!!

Je parle du burnout autour de moi, je vois bien que cela m'interpelle, et c'est au bout de 2 semaines que je vais taper le mot " Burnout " sur internet, et là, je comprends tout. Il est question de moi et de mes difficultés rencontrées dans ma vie, cette confusion entre la vie professionnelle et personnelle. Je peux enfin mettre un mot sur mes maux. Je potasse tout sur le sujet pendant deux semaines et j'en apprends des choses et je comprends que même si mon état n'est pas génial, moi, je veux pouvoir travailler dans l'avenir et que pour cela je dois apprendre de mes erreurs passées et les rectifier pour ne plus les reproduire. Tout un programme !

« Le hasard ne favorise que les esprits préparés » Pasteur

Dans un article sur le burnout, j'ai trouvé ce mot " Fibromyalgie " , je l'ai pris pour moi, il me parle ce mot, peut-être que c'est mon corps qui le reconnait, une chose est sûre, j'ai ça ! Ils disent que les gens qui souffrent de burnout et qui ont la fibromyalgie souffrent encore plus et cela m'a connecté à mon ressenti. J'en parle à la psy qui me suit et me dit "oui, mais ça veut dire tout et rien à la fois..." et comme je lui fais confiance je pense me tromper de piste et le médecin me fait comprendre la même chose. Etant toujours à la recherche, ce n'est que quelques semaines plus tard que je vais taper ce mot Fibromaylgie sur internet je découvre l'horreur de l'impossible guérison et de l'ampleur de la progression des symptômes et je craque. C'est tétanisée que je vais voir mon fils pour le serrer dans mes bras et lui dire "moi qui voulait danser avec toi et ton frère sur la chanson "Emmenez-moi ...danser au soleil ... (de Charles Aznavour), je ne le pourrais pas/plus". J'ai passé la journée de dimanche bouleversée et anéantie. 

" La pire douleur est celle qui, d’aucune minute, ne fait espérer la mort,
 mais qui dégoûte sourdement de la vie "Jean Rostand

Dès le lendemain, je me suis mise à potasser tout sur le sujet et j'en ai appris des choses. J'ai observé les discussions des malades sur les forums, j'ai lu ce que des médecins en pensaient, des articles de magazines, des émissions  et j'ai découvert surtout une clinique, au Canada, qui guérit la fibromyalgie. J'ai même fait une demande de devis mais le montant trop élevé cela ne pouvait se faire. Pour autant, j'ai étudié leur procédé, j'ai analysé toutes les données que j'ai trouvées sur le net et j'ai écouté mon ressenti, mon intuition, tous mes sens se sont mis en éveil et je savais que c'était pour m'aider à guérir. Je me sentais seule, quand même, pour faire face à cette "inconnue" (moi ?). Je me suis mise à envier les personnes atteintes du cancer qui ont droits à un protocle de soin, à une écoute compatissante, j'ai même pensé que ces personnes avaient au moins (le choix) la possibilité de mourir et pas moi, c'est vous dire.

Et puis finalement, je me suis mise dans la peau de ma voisine qui souffrait d'un cancer en même temps que je souffrais de la fibromyalgie et je me suis sentie chanceuse de ne pas avoir la mort pour m'accueillir au bout du couloir mais d'être dans " le couloir de l'espérance ", un couloir où j'espère être entendue de la société, de mes proches, des autres. Oui, un couloir où j'ESPERE être entendue de quelqu'un ..... et si c'était de moi ??!


« Pour la médecine orientale, la malAdie témoigne d’un obstacle à la réalisation
 du chemin de vie. La conscience exprime ainsi par des troubles énergétiques
générateurs de maladies, les entraves à son plein épanouissement. » Michel Odoul.

Conte : la hutte en feu

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