" Posséder sans jouir n'est rien. " Esope
Presque toute ma vie on m'a dit "vous psychosomatisez " et je m'en suis "formalisée". C'était comme ça, que pouvais-je y faire ? Je me sentais comme " à part ", j'avais comme intégré que j'étais psychosomatique, un point c'est tout. Surtout que dans les conversations, j'entendais souvent parler de ça avec banalité, comme si c'était inévitable et cela n'incite pas à savoir ce qu'il y a derrière ce mot et ce qu'il est possible de faire.
Et puis comment dire, "c'est quand l'élève est prêt que le maître arrive", il faut être prêt à entendre ...
En fait, j'ai pu constater au travers de mon parcours que je n'ai jamais posé la question " que puis-je y faire ?" et personne ne m'a jamais dit non plus " vous êtes psychosomatique .... mais vous pouvez y remédier." Quand j'entends cette expression, j'ai le sentiment que l'on met les gens dans une case et que "l'on passe au suivant". Que tout est dit. Cela entraîne une fabrication de personnes "psychosomatiques" finalement. C'est tellement complexe de parler de l'intime des gens et de les faire parler d'eux-mêmes.
La vie est généreuse avec moi,
et la magie (l'âme agit) de mes recherches a fait que j'ai découvert l'Alexithymie ! waouh !
"L'Alexithymie c'est quelque chose qui enferme, qui emmure, qui isole
et finalement petit à petit peut emmener vers l'autisme." Beaudoin Ghislaine
" C'est une dysfonction au nom barbare, mais elle serait fréquente puisqu'elle atteindrait 15% de la population. De quoi s'agit-il ? D'une impossibilité personnelle à décoder ses propres émotions. La personne alexithymique ressent tout, peut le décrire, mais ne le relie pas à un ressenti émotionnel. Par exemple, son corps peut réagir comme s'il avait peur, s'il était en colère, s'il était jaloux, content, mais le propriétaire de ce corps ne comprend pas ce qui se passe en lui.
Même s'il existe des femmes souffrant de ce trouble, l'alexithymique est le plus souvent un homme renfermé, ours. Il est incapable de parler pour exprimer ses sentiments puisque pour lui, c'est un grand vide indéchiffrable. Les échanges émotionnels sont donc très difficiles, ce qui est logique puisqu'il a beaucoup de mal à se comprendre donc à s'exprimer, et bien sûr à comprendre les autres. Tout cela l'isole.
Pourquoi cette personne n'arrive-t-elle pas à comprendre, à analyser ce qui se passe en elle ?
On pense qu'il s'agit de la relation de l'enfant à sa mère. Si la maman est dépressive, instable émotionnellement, absente, ou elle-même alexithymique, elle ne saura pas nommer les émotions de l'enfant, ni lui transmettre la manière d'identifier ses émotions. Il deviendra donc un " analphabète " des sentiments. "
J'ai compris pourquoi j'ai eu besoin de me servir de médiadico pour apprendre à définir mes sentiments, pour voir si la définition correspondait bien à ce que je ressentais pour ensuite aller regarder dans "synonymes" et parfois prendre un autre mot bien à moi qui me va mieux, que je sens bon pour moi. Tout cela a été un bel apprentissage. J'ai réussi seule à trouver le moyen de me sortir de ce mode de fonctionnement. C'est pour ça que l'écriture et surtout le slam m'ont été salutaires. J'ai dû comprendre pourquoi mon fils Damien a eu tant de difficultés à grandir auprès de moi car cela n'est pas facile de VIVRE auprès d'une ETRE HUMAIN porteur de ce mal, ce qui n'a pas rendu service à mon fils à son adolescence. C'est même ce qui a dû provoquer une bonne partie de ces désagréments, toutes ces discordes, ces maltraitances aussi autant pour moi que pour lui. Il faut regarder la VERITE en face. Rien n'EST fait pour que l'on SE PARLE avec tendresse et amour, douceur et légèreté dans le monde dans lequel nous vivons et qui doit DEPRIMER tous ceux qui s'occupent de les aider.
Cette difficulté à exprimer les manifestations de la pensée est apprivoisable une fois que l'on sait et que l'on comprend le pourquoi du comment. Je me suis sentie tellement " comprise " en lisant tous ces articles sur un problème qui m'a si longtemps pénalisée en étant incapable ce savoir pourquoi j’étais « dans tous mes états », incapable de savoir que je vivais une tristesse, une joie, une frustration, ni même un enthousiasme. Je peux vous assurer qu’aujourd’hui, je me sens LIBRE de ressentir et d’exprimer mon sentiment du moment, mon « émotion aussi ». Ne plus pleurer, sur moi-même, sans savoir pourquoi est une bénédiction car pendant que je me posais des questions du genre « pourquoi ne suis-je pas bien ? », « qu’est-ce qu’il m’arrive ? », "qu'est-ce qu'il se passe ? " je n’étais concentrée que SUR MOI, toute cette incompréhension m’a obligée à rester centrée sur mes pensées et à penser en boucle sans pouvoir sortir, m’ouvrir vers l’extérieur. MERCI la fibromyalgie, merci la maladie , quelle chance de m’avoir obligée à entendre la souffrance de mon corps qui m'a permis de trouver les clés qui me mènent vers la liberté d'ETRE.
Voilà comment cela fonctionne dans le corps :
"... les personnes qui souffrent de syndromes somatiques fonctionnels présentaient un problème de dissociation entre la manière dont le stress affecte leur organisme et la manière dont ils ressentent ce stress (ou plutôt ne le ressentent pas).
On appelle alexisomie cette incapacité à prendre conscience de ce qui se passe dans son organisme. L'alexisomie est un exemple d'altération de la conscience somatique.
Un autre aspect important d'altération de la conscience somatique est ce que les psychologues appellent l'alexithymie. Ce terme - qui signifie littéralement l'absence de mots pour décrire les émotions - a été proposé par le Dr. Sifneos dans les années 1970.
L'alexithymie est caractérisée par 4 dimensions :
une difficulté à identifier et distinguer les états émotionnels
une difficulté à verbaliser ses états émotionnels
une limitation de la vie imaginaire (et donc une vie fantasmatique réduite)
Des études récentes montrent que ces caractéristiques reflètent un déficit dans le traitement et la régulation cognitive des émotions.
La régulation des émotions chez l'être humain implique trois systèmes :
le système neurophysiologique (hormones et système nerveux neuro-végétatif)
le système d'expression motrice (le système moteur émotionnel qui permet les expressions faciales,
le changement de posture et le ton de la voix)
le système cognitivo-expérientiel (la capacité à prendre conscience et à verbaliser le ressenti).
Il n'est pas étonnant d'apprendre que les personnes présentant de l'alexithymie ont plus de risque de développer des symptômes physiques ..."
Article très pertinent. j'ai surtout découvert que très peu de médecins ou de thérapeutes connaissent l'alexithymie dans ma région et que je trouve cela dommage, c'est un bon moyen de rétablir sa santé. J'ai dû grandir pour rattraper le temps perdu et quelle joie aujourd'hui d'Etre Moi et de ne plus subir des états sans mots !!!!
"La parole est malade, il faut en prendre soin." Vittorio Gasman
Pour la petite anecdote, le jour du réveillon du passage en 2008, je me suis retrouvée à discuter de mon parcours avec un homme et là d'un coup un mot est venu à mon esprit et m'a surprise, " autisme ", voilà que je venais de comprendre que je revenais de loin et cela m'a laissée sans mots sur le moment. J'accueillais ce que mon inconscient me révélait ... Quelque temps plus tard, je découvrais un article très intéressant sur le sujet où le mot autisme était inscrit comme une VERITE qui semble se confirmer :
" ... Bien sûr, il n'y a pas de miracle mais l'important est de savoir qu'on peut améliorer la vie au lieu de tomber dans l'autisme. Il faut d'abord éviter le stress, bien sûr, et les aliments allergiques (laitages, blé). Environnement, activité et régime sont essentiels. Pour bien faire, c'est un changement à la fois social, biologique et mental qu'il faudrait... "
... Ce que j'ai fait d'instinct en écoutant mon corps, ses besoins et donc mes besoins !
J’ai travaillé, j’ai énormément appris, j’ai beaucoup écrit, beaucoup parlé pour m’en libérer et vivre l’instant présent que je dois vivre ; qu’il soit tristesse pour que je pleure immédiatement sachant que ce qui sort du corps ne lui fait pas de mal et que c’est penser à ma santé, qu’il soit de joie et je peux rire aux éclats et sentir dans mon ventre et tout mon corps cette jouissance nouvelle, qu’il soit de frustration ou de colère et je peux l’exprimer en mots afin de respecter ma personne.
Je vais vous raconter une anecdote qui m’est arrivée, elle vous confirmera mon travail et c’est un résultat dont je suis fière.
Mon fils Damien, qui vient me voir aux grandes vacances repartait ce jour même en train chez son père et le fait de le voir partir, j’étais comme un lion en cage, vraiment pas bien, malade et pour moi, la maladie c’est le mal à dire.
Le mal aise que je ressentais était insupportable et j’ai voulu écrire à un ami, puisque l’écriture est mon remède. J’ai écrit ceci : « je ne suis pas bien, j’ai envie de pleurer mais je dois faire semblant devant lui … » horreur ! Je vois les mots que j’écris et je constate ce qui me nuit. Je me lève, je vais m’asseoir sur le canapé à côté de mon fils et je lui dis : « tu sais Damien, je suis triste de te voir partir ». Des larmes coulent sur mes joues, il se retourne, m’embrasse et me dit : « oui mais c’est pas la peine de pleurer ».
Je lui dis alors que maintenant j’ai plaisir à pleurer parce que j’ai plaisir à sourire et que pour sourire à la vie, il faut pleurer. Moi qui avais peur de lui faire de la peine, voilà qu’il accueille ma peine en me disant naturellement : « bon, si tu veux ! ». J’étais heureuse d’être acceptée dans ma tristesse par mon fils. Nous étions là, simplement là, deux âmes en peine.
Ce jour là, je n’ai pas pleuré seule sur le quai de la gare mais avec celui que j’aime, mon fils.
Aujourd’hui, que je me suis réparée, je peux enfin vivre sans peur, sans angoisse parce que je sais respirer, écrire, dire et pleurer. Je sais RESSENTIR et EXPRIMER mes sentiments, mes émotions sur le moment même. "
"L'émotion non exprimée est emmagasinée dans les muscles du corps." Wilhem Reich
mais pas en anglais car je ne le comprends pas. Merci !