Harmonie

Harmonie

jeudi 13 mai 2010

Bouger n'est pas mon fort !


L'activité est indispensable à condition : d'accepter sa maladie,
 de véritablement prendre "soin" de ses besoins afin de trouver 
son propre rythme et d'accepter ce nouveau rythme !

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas,
mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles” Sénèque

Avant de savoir que je souffrais de Fibromyalgie, j'étais une personne "psychosomatique" qui parlait de ses problèmes à une psychologue. Une fois la maladie diagnostiquée, j'étais une personne "malade" qui cherchait à se soigner. Et là est toute la différence. J'ai donc tout appris de la maladie et j'ai vu qu'il fallait faire une activité physique. Seulement pour moi, lever mes bras était une activité physique, m’habiller était une activité physique, me laver était une activité physique, me coiffer était une activité physique, aller aux toilettes était une activité physique, laver la vaisselle et passer l’aspirateur était une énorme activité physique, alors s'entendre dire qu'il faut faire une activité physique n'était pas compréhensible pour moi et donc pour mon corps. Je l'ai écouté et il m'a fait comprendre que je l'avais "mal mené", "mal traité" pendant des années et qu'aujourd'hui, c'est à lui de me guider, que je dois prendre soin de lui. Toute ma vie, j'ai manqué de DOUCEUR et de LENTEUR dans mes actes alors j'ai ralenti mon rythme mais, comme j'avais découvert l'écriture, je me suis dit que c'était, pour moi, une NOUVELLE ACTIVITE et que celle-ci était bonne pour moi parce que justement c'était le contraire de tout ce que j'ai fait jusque-là. Et en toute conscience quand je passais du temps à laisser mon corps en paix, étendu, à lire, ou à regarder des films qui me plaisaient, au téléphone à parler de mes épreuves et de mes compréhensions, à accueillir mon impuissance, mes frustrations, ma tristesse, je me suis mise à me parler, à me rassurer, et je me disais "tu as trop donné et mal donné, il est temps pour toi de recevoir, de savoir NE RIEN FAIRE. J'étais là dans un espace d'accueil, juste là, à ne faire que ça, accueillir, écouter ce qui vient. Je ne culpabilisais pas. La culpabilité est une mauvaise raison.

"Celui qui voit l’inaction dans l’action et l’action dans l’inaction,
est un sage parmi les hommes.
 Il accomplit toutes actions." la philosophie Hindu livre "la Bhagavad Gîta"

  
J'ai pris goût à la randonnée mais je dois dire quand même que la toute première semaine de cure, j'ai voulu faire toutes les activités auxquelles je pouvais et je me suis rendue bien vite compte que c'était trop, j'ai alors changé de rythme. Pour mon besoin, je me suis adaptée et j'ai découvert que la pratique du rien faire était la meilleure pour moi. A vous de trouver votre pratique !

Toujours être dans l'observation de soi, c'est le seul moyen,
 toujours écouter son corps, c'est le seul moyen 
pour que nous soyons en paix avec lui
et avec nous !

Entre chaque soin, je pouvais aller sur la terrasse des Thermes pour me réchauffer au soleil ou lire et je pouvais admirer la montagne tout autour de moi, rien que la montagne, rien que pour moi, quelle beauté ! Quel silence. Je me disais " c'est moi qui suis là ? j'ai droit à tant de beauté et de tranquillité ?", "Oui, vois Ghislaine où tu es, c'est grâce à toi que tu es là, remplis-toi de toute cette beauté, de cette nature vivante, respire l'air de ce lieu unique, regarde, regarde bien, la montagne verdoyante, stable et solide, le ciel est bleu parce que ton ciel (esprit) est bleu. Respire ce soleil plus proche que jamais et remplis-toi de cette chaleur, savoure cette tranquillité bien méritée." Je me faisais du bien !

Le silence est immuable, fixe, constant, stable, continuel, régulier, assuré, ferme, éternel, continuel, incessant, interminable, sempiternel, durable, impérissable, indestructible, immortel, perpétuel, inaltérable, invariable, sûr, solide, enraciné, inébranlable, ancré, inamovible, persistant ... un repère, une source d'énergie !

" Aimer un étranger comme soi même implique comme contrepartie;
s’aimer soi-même comme un étranger " (Simone Weill)

Je me découvre et je m'aime. C'est la première fois que je partais seule dans un lieu inconnu et organiser ce voyage quand on est plein de douleurs et de fatigue c'est un exploit et je peux vous dire que la satisfaction était là et bien là une fois sur place. En cure, j'étais en " communion " avec moi-même, en tête-à-tête avec mon être, je le vivais comme un pèlerinage. C'était un rituel pour moi, j'adoptais un autre état d'esprit, j'étais là pour me soigner, dans l'acceptation totale d'être là pour vivre des moments différents de la vie que je menais chez moi. En cure, j'ai adopté le rythme de la nature, du village et de la montagne, des Thermes et j'en avais besoin. J'ai ressenti ce besoin.

 

La marche est la seule activité que je peux faire en toute circonstance, à mon rythme et avec "moi-même" comme compagnon. Un jour pourtant, mon corps me réclame la marche nordique ! J'en avais entendu parler dans le livre "Comme le fleuve qui coule" de Paulo Coelho et il est vrai
que cela avait résonné en moi ... mais pas encore dans mon corps ...

   
Marcher pour son bien-être   et   bien s'échauffer !

Un jour, je me souviens aussi avoir entendu une petite fille dire à sa mère "maman, pourquoi la dame marche avec des bâtons ?" et la maman lui dire "parce qu'elle a besoin d'aide". Et c'était vrai et tout mon être a vibré, j'ai souri parce que j'ai compris qu'en marchant dans ma ville avec mes bâtons, je voulais être vue et peut-être aussi que l'on comprenne que j'avais besoin d'aide et peut-être bien aussi que, par l'intermédiaire de mon corps, la marche nordique était une aide (un outil) supplémentaire pour me faire comprendre encore et encore combien j'avais besoin d'aide (de ma part surtout) et qu'il est important que je continue de le savoir. C'est tout un art de vouloir guérir et je reste concentrée sur mon corps !

J'ai aussi compris ce que voulait dire Paulo Coelho : "Mais maintenant, à cause des règles, j'avais cessé de me concentrer sur les choses que j'aime, et j'étais plus préoccupé de perdre des calories, de bouger mes muscles, d'utiliser une certaine partie de ma colonne vertébrale. J'ai décidé d'oublier tout ce que j'avais appris. A présent nous marchons avec nos deux bâtons, profitant du monde qui nous entoure, sentant la joie de voir notre corps sollicité, déplacé, équilibré. Et si je veux faire de la gymnastique plutôt qu'une "méditation en mouvement", je chercherai une école. Pour le moment, je suis satisfait de ma "marche nordique" détendue, instinctive, même si je ne perds peut-être pas 46 % de calories en plus. Je ne sais toujours pas pourquoi l'être humain a cette manie de mettre des règles en tout." Moi aussi, je pratique " ma " marche nordique.

 « La santé c’est être capable de tomber malade et de s’en relever. » Georges Canguilhem